Une étude récente de l'UGent montre qu'il subsiste un manque évident de compétences numériques dans les maisons de repos. Pourtant, il s'avère fréquemment que ces compétences sont capitales pour qu'un collaborateur puisse contribuer à offrir des soins de qualité. La question demeure donc : comment offrir à votre personnel la formation et le soutien dont il a tant besoin ?
Tout d'abord, il n'est pas exagéré de dire que la numérisation dans le domaine des soins de santé est essentielle. La note politique « Welzijn, Volksgezondheid en Gezin 2014-2019 » (Bien-être, Santé publique et Familles 2014-2019) du gouvernement flamand considère la numérisation comme étant l'instrument de soutien majeur pour le développement des soins de santé dans l'avenir.
Le Bureau européen de l'Organisation mondiale de la santé (OMS) déclare également dans son rapport « Santé 2020 : une stratégie et un cadre politique européens pour le XXIe siècle (2013) » que l'utilisation d'outils tels que les technologies de communication, le dossier électronique des patients, l’eHealth et les médias sociaux est incontournable pour améliorer les soins et réduire les coûts.
La numérisation dans les maisons de repos est donc inévitable. Mais elle ne peut être d'une grande utilité si le personnel ne maîtrise pas suffisamment les compétences numériques. D'où la question : quelle est la situation en Belgique à cet égard ?
La toute première personne à s’être posé cette question est Anneleen De Roo, qui a tenté d’y répondre durant ses études à l'UGent (Master en Management et Politique de la Santé, année académique 2017-2018). Dans le cadre de son mémoire de maîtrise sur les compétences numériques des prestataires de soins dans le secteur des soins ou personnes âgées, elle a sondé concernant ces compétences 427 prestataires travaillant dans 7 maisons de repos, 6 centres de jour et dans le domaine des soins à domicile.
Cette étude a débouché sur un certain nombre de conclusions surprenantes :
Ces chiffres donnent véritablement à réfléchir : une proportion significative des soignants qui s'occupent de personnes âgées n'ont pas de compétences numériques suffisantes.
En 2020, ces personnes devront disposer d'un ensemble de compétences numériques de base pour pouvoir travailler efficacement avec les applications e-Health :
Ou : comment travailler avec un ordinateur, un smartphone et une tablette. Cette compétence est nécessaire pour fixer des rendez-vous, communiquer en ligne (e-mail, chat) et enregistrer des données dans le dossier électronique des patients. Une étude néerlandaise montre qu’un nombre insuffisant de smartphones et de tablettes est fourni au personnel des maisons de repos.
Les collaborateurs ont besoin de savoir où trouver des informations et sauvegarder des données. Ils doivent également être capables d'interpréter l'information contenue dans ces outils.
Dans quelle mesure les collaborateurs peuvent-ils évaluer leur propre processus d'apprentissage et de développement concernant les outils numériques ? Cette compétence est importante pour pouvoir changer de technologie rapidement. Un exemple concret : si un prestataire de soins a une bonne maîtrise d'une application déterminée, il pourra également travailler plus rapidement avec un autre outil logiciel.
Il s'agit ici de la communication sur les plans interne (avec les collègues et les patients) et externe (en dehors de l’établissement). Elle requiert un certain nombre de compétences numériques spécifiques, comme pouvoir élaborer des rapports numériques ou savoir comment partager et discuter de manière sécurisée d’informations médicales avec des collègues.
Comment un membre du personnel de soins peut-il et ose-t-il utiliser la technologie de façon autonome ? Effectue-t-il lui-même des recherches dans l'application lorsque quelque chose n'est pas clair ou pose-t-il la question à un collègue ?
L’étude montre clairement qu'il y a encore un travail de fond à faire. Vouloir intégrer une solution technologique à la hâte sans que ces compétences de base soient présentes n'a guère de sens. En d'autres termes, le personnel des maisons de repos doit d'abord apprendre à marcher avant de pouvoir courir.
C'est pourquoi Anneleen De Roo plaide en faveur de formations sur mesure : « une formation à l'utilisation du dossier électronique des patients, par exemple, n'est guère utile aux prestataires de soins qui ne maîtrisent pas encore des compétences de base comme la recherche d'informations ou l'impression de documents ». L’étude réalisée est donc un plaidoyer en faveur d'une approche par étape, qui mène à une planification numérique des soins dans votre maison de repos.
Comment passer des compétences numériques aux solutions numériques dans votre maison de repos ? Cette démarche peut-elle améliorer les soins ? Notre e-book « Soins et numérisation, un duo incontournable pour votre centre de services de soins et de logement » vous apporte des éclairages utiles.
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