Où en sont les généralistes belges dans la mise en œuvre du plan d’actions fédéral eSanté, aussi appelé eHealth ? En d’autres termes, dans quelle mesure travaillent-ils de façon numérique à l’heure actuelle ? Le KCE (Centre Fédéral d'Expertise des Soins de Santé) a repris dans un rapport détaillé les résultats d’une enquête menée à grande échelle. Nous en avons résumé ci-après pour vous les points essentiels.
L'informatique - sous la forme de services de santé électroniques ou e-services - a désormais d'innombrables applications dans le secteur des généralistes. Recip-e permet de délivrer des ordonnances numériques, les généralistes et les mutuelles peuvent partager des informations en ligne via MyCareNet. Et grâce au Sumehr (Summarized Electronic Health Record), les acteurs de la santé peuvent échanger des données sensibles sur les patients...
Afin de promouvoir l'utilisation de ces outils numériques auprès des généralistes, l'INAMI octroie - sous certaines conditions - la prime de pratique intégrée pour les e-services. Le montant de l’aide financière (6.000 euros maximum) que vous recevez dépend du nombre de critères que vous rencontrez.
Critères pour la prime de pratique intégrée
- C1 : Recip-e (25 %)
- C2 : MyCareNet Chapitre IV (50 %)
- C3 : MyCareNet eFact (20 %)
- C4 : Consentement éclairé (25 %)
- C5 : Sumehr (25 %)
- C6 : Gestion du DMG via MyCareNet
- C8 : Cebam Evidence Linker (5 fois)
- C9 : MyCareNet eAttest (5 %)
- C10 : Medic-e Evaluation du handicap (3 fois)
Cliquez ici pour en savoir plus sur les conditions d’octroi de la prime de pratique intégrée.
ℹ️ ATTENTION: En raison de la crise du COVID-19, l’application MyInami pour la demande de prime de pratique intégrée 2020 est réouverte. Si vous n'avez donc pas encore demandé votre prime, vous avez une nouvelle opportunité jusqu'au 31 décembre 2021.
En se basant sur les chiffres de l'INAMI, le Centre Fédéral d’Expertise des Soins de Santé a effectué des recherches documentaires nationales et internationales et organisé des groupes de discussion avec des généralistes belges.
Deux remarques importantes à ce sujet :
Si l'on considère l'ensemble de la population des généralistes, la majorité est représentée par des médecins travaillant dans des cabinets individuels. Dans ce groupe, 57 % sont des hommes et ont plus de 50 ans. Dans les maisons médicales, c’est l’inverse : il y a plus de femmes généralistes, dont 55,1 % ont moins de 50 ans.
L'enquête fournit des informations en fonction du type de généralistes (solo, cabinet de groupe ou maison médicale), du niveau d'adoption des e-services et des données démographiques.
Les cabinets de groupe semblent répondre à la plupart des critères eHealth plus facilement que les maisons médicales et les cabinets individuels.
L'enregistrement du consentement éclairé est la fonctionnalité numérique la plus utilisée. En 2018, plus de 95 % des généralistes ont atteint le seuil minimal de patients utilisant un dossier médical global. Recip-e occupe la deuxième place sur la liste des e-services les plus exploités avec un pourcentage impressionnant de 84 %.
Les e-services les moins utilisés sont Cebam Evidence Linker et l'eAttest, disponible via MyCareNet. Seuls 37,5 % et 45 % des généralistes ont respectivement atteint le seuil minimal.
Les Sumehrs et MyCareNet – notamment destiné à demander les médicaments du chapitre IV - ont encore un long chemin à parcourir en termes de taux d'adoption, mais ils évoluent positivement. Les généralistes travaillant dans un cabinet de groupe ou une maison médicale ont tendance à utiliser davantage ces applications que les généralistes indépendants. Cela peut être dû à l'âge moyen plus élevé des généralistes travaillant en solo.
L'âge et le sexe peuvent également jouer un rôle dans l'utilisation des e-services : les femmes généralistes - qui sont également plus jeunes en moyenne - utilisent davantage les services que leurs collègues masculins.
Du point de vue géographique, la Flandre est en avance sur Bruxelles et la Wallonie en matière d'e-services dans le secteur des généralistes. Une nette augmentation a néanmoins été observée dans toutes les régions entre 2017 et 2018. A noter que les causes ou les éléments qui y contribuent sortent du cadre de cette étude.
Les trois groupes de discussion organisés avec des généralistes de chaque communauté (Flandre, Bruxelles et Wallonie) ont permis d’avoir un aperçu des facteurs qui entravent ou facilitent la numérisation.
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