Le recours aux technologies ne cesse de croître dans le domaine des soins de santé. C'est ce qui a donné lieu à l'apparition du terme eHealth. La plupart du temps, généralistes, spécialistes et personnel soignant, notamment, sont déjà familiarisés avec ce terme et l'utilisent. Toutefois, la pratique eHealth est-elle déjà bien ancrée chez les kinésithérapeutes ? Et dans l'affirmative, dans quels domaines ? La situation aux Pays-Bas.
Comment les kinésithérapeutes utilisent-ils l'approche eHealth et quelle est leur expérience en la matière ? Aux Pays-Bas, Michiel Vader a étudié la question dans le cadre de sa thèse de master « eHealth in Dutch physiotherapy practices: a national survey » (Utrecht University 2017).
Il a interrogé 639 kinésithérapeutes de première ligne au sujet de cinq domaines eHealth : dossiers patients informatisés, échange numérique d'informations, serious gaming, télésanté, services et prestations de services. Voici un aperçu des résultats.
Aux Pays-Bas, le dossier patient informatisé (DPI) semble être la norme : tous les kinésithérapeutes interrogés indiquent qu'ils utilisent un DPI pour la gestion de leurs patients. Seule une minorité (4,7 %) utilise à la fois un dossier papier et un dossier électronique. Un très faible pourcentage (0,6 %) des kinésithérapeutes continuent d'utiliser principalement le format papier.
Envie de découvrir quelle est la situation en Belgique ? Lisez l'article sur l'utilisation des dossiers patients informatisés par les kinésithérapeutes belges.
Les kinésithérapeutes néerlandais échangent des informations par voie électronique principalement avec les généralistes (77,8%). Un quart ou moins des participants à l'étude utilisent l'échange numérique d'informations dans le cadre des communications interdisciplinaires avec d'autres professionnels de la santé, et notamment d'autres kinésithérapeutes et les hôpitaux.
Le gaming fait son entrée dans le monde des kinésithérapeutes. 29 % des kinésithérapeutes interrogés ont des applications de gaming dans leur cabinet. Les dispositifs les plus couramment utilisés sont les appareils de fitness connectés à un ordinateur (77 %), suivis des consoles de jeux (près de 35 %). La réalité augmentée et la réalité virtuelle sont actuellement peu utilisées.
Entre-temps, de nombreux joueurs proposent déjà des jeux basés sur des exercices dans le but d'accroître la motivation et l'observance thérapeutique, tels que :
Creative Therapy – Dividat – Grail – Silverfit – Leds React
15 % utilisent des applications de télésanté dans leur cabinet. De quoi s'agit-il ? Les sites Web ou les applications mobiles en soutien des exercices à domicile sont les plus populaires (76,5 %). Les traceurs ou autre capteurs d'activité qui permettent de surveiller l'activité physique des patients sont utilisés par 43 % des kinésithérapeutes interrogés.
Les services de soutien en matière de santé les plus couramment utilisés par les kinésithérapeutes néerlandais sont : la possibilité pour les patients de poser des questions par Internet ou par e-mail (76,8 %), remplir un questionnaire sur Internet (58,1 %), prendre rendez-vous en ligne (47,3 %) et les rappels de rendez-vous par e-mail ou SMS (49,4 %).
L'implémentation du serious gaming chez les kinésithérapeutes n'en est encore qu'à ses balbutiements, tandis que la pratique eHealth dans les autres domaines est déjà plus ancrée et donne lieu à des premières réactions de satisfaction.
La télésanté dans le cabinet de kinésithérapie est appréciée : elle motive davantage les patients (69,1 %), enrichit l'offre de soins (65,4 %) et permet aux patients de mieux mémoriser les informations (51,9 %). Près de la moitié des personnes interrogées qui utilisent la télésanté ont indiqué qu'elle facilite le maintien du contact avec leurs patients.
Grâce à la télésanté combinée à un service et à une prestation de services de qualité, vous pouvez vous distinguer, maintenir la satisfaction de vos patients et fidéliser votre clientèle.
La majorité des kinésithérapeutes interrogés estiment que le dossier patient informatisé (79,4 %) et l'échange numérique d'informations (80,1 %) apportent une valeur ajoutée à leur cabinet ou s'attendent à en obtenir une à l'avenir.
71 % des personnes interrogées estiment que les données consignées dans le dossier patient informatisé suffisent et sont utiles pour s'y référer ultérieurement. 44,2 % indiquent déjà que les logiciels leur permettent de partager des informations sur le patient sans le moindre problème via un échange numérique. 38 % sont d'avis que l'échange numérique d'informations leur permet communiquer facilement et en toute sécurité avec les principaux prestataires de soins avec lesquels ils travaillent.
Les kinésithérapeutes utilisent donc de plus en plus les applications eHealth dans divers domaines, et cette tendance ne fera que se renforcer à l'avenir. Il s'agit d'une situation gagnant-gagnant tant pour le kinésithérapeute que pour le patient. Au cours d'une première phase, il est encore souvent nécessaire de déterminer comment l'eHealth peut être appliquée au mieux dans la pratique.
Les Pays-Bas sont en avance sur nous en matière d'utilisation des applications eHealth dans le domaine de la kinésithérapie. En Belgique, les applications eHealth restent encore limitées quant à l'utilisation de l'eHealthbox et la vérification de l'assurabilité du patient via MyCareNet. De nombreux services eHealth existent déjà ou sont en cours de développement et seront mis à la disposition des kinésithérapeutes au fil du temps.
En Belgique, d'autres étapes doivent encore être franchies en ce qui concerne l'utilisation de la télémédecine et des applications mobiles de santé (mHealth). Les kinésithérapeutes, les patients et les entreprises sont partisans de cette approche. Toutefois, beaucoup d'aspects doivent encore être réglés en termes de législation, de financement et de remboursement. Suivez le site Web de l'INAMI pour rester informés des prochaines évolutions en matière de télémédecine et de mHealth.
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