Cas de pharmacovigilance dans CareConnect
Intrigués par les cas précédentes ? Nous aimerions vous donner quelques exemples plus pratiques qui montrent comment la pharmacovigilance peut vous aider dans votre pratique quotidienne.
Surveillance de diagnostics via le module ‘contre-indications’
Le patient Jean-Pierre se rend chez son médecin avec des douleurs intenses au niveau du genou dus à l’arthrose. Le médecin suit Jean-Pierre depuis un bon bout de temps déjà pour insuffisance cardiaque congestive, mais ne se doutant de rien, il lui prescrit quand même une cure de Voltaren. Le logiciel réagit toutefois vivement et signale sur-le-champ que l’anti-inflammatoire présente un risque de
déclenchement ou d’aggravation d’une insuffisance cardiaque. Dans le cas de Jean-Pierre, il vaut donc mieux opter pour un autre calmant ou une approche localisée.
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Surveillance d’excipients dans le module ‘contre-indications’
Marc se plaint d’un mal de gorge auprès de son médecin traitant, qui décide de lui prescrire Strepsils Lidocaïne. Immédiatement, son médecin reçoit un avertissement de la pharmacovigilance à cause du taux de sucre élevé dans les pastilles à sucer. Marc est en effet aussi diabétique. Le médecin de famille peut immédiatement corriger le tir et opte pour une préparation sans sucre.
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Surveillance d’allergènes dans le module ‘allergie’
Une allergie au baume du Pérou a été constatée chez Véronique il y a bien des années déjà. Il y a quelques jours, elle a subi une intervention chirurgicale mineure. Elle vient en consultation et se plaint de douleurs locales et d’un gonflement à l’endroit où la perfusion a été posée. Le médecin soupçonne une thrombophlébite superficielle et prescrit une crème locale d’Hirudoid. Immédiatement, le programme réagit, signalant un risque d’allergie (croisée) au baume du Pérou. La crème sélectionnée contient en effet des parabènes comme conservateurs. Par contre, le gel Hirudoid est sans parabènes et peut être utilisé sans problèmes par Véronique.
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Surveillance de produits OTC dans le module ‘interactions’
Anne, 66 ans, souffre de fibrillation auriculaire chronique. Elle prend consciencieusement sa dose journalière de Marcoumar et présente une valeur INR stable de 2,0. Sur les conseils d’une amie, elle se met à prendre Calx Plus, un supplément vitaminique pour des os sains vendu librement. Quand, quelques semaines plus tard, Anne vient en consultation de contrôle, il s’avère que son INR est soudain déréglé. Questionnée à ce sujet, elle avoue avoir récemment pris du Calx Plus. Ça ne peut pas
faire de mal, si docteur ? C’est un supplément vitaminé… Quand le médecin introduit ce produit OTC dans son dossier, il reçoit immédiatement un avertissement d’interaction avec Marcoumar.
Paraissant de prime abord inoffensif, Calx Plus ne contient en effet pas seulement du calcium et de la vitamine D, mais aussi une dose de vitamine K. Cette dernière peut perturber l’effet de son antagoniste de la vitamine K.
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'Surveillance bidirectionnelle' de la grossesse avec contrôle de la liste de médication actuelle
L’an dernier, Tatiana, 35 ans, a été diagnostiquée séropositive au VIH et elle prend l’inhibiteur du sida Symtuza (une combinaison à doses fixes). Elle consulte son médecin de famille parce qu’il se pourrait qu’elle soit enceinte. Ses soupçons sont confirmés par un test sanguin. Quand son médecin introduit cette nouvelle grossesse dans son système de dossiers, il reçoit immédiatement la notification que l’inhibiteur du sida en question devra être réexaminé (possibilité d’exposition diminuée au Darunivar présent dans Symtuza avec risque d’échec virologique et transmission du virus au foetus).
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'Surveillance d’interactions', de médication (récemment)
arrêtée
Dans le cadre de sa lutte contre une dépression, François a pris du Prozac. Il a toutefois arrêté de
prendre l’antidépresseur depuis plus d’un mois lorsqu’il se présente chez son médecin traitant avec un mal de dos épouvantable. Le médecin lui prescrit du Contramal. Bien que le Prozac ne figure plus dans la liste de médication active, la pharmacovigilance tient bel et bien compte de sa prise antérieure. Le module prend en compte un effet résiduel jusqu’à maximum 90 jours. L’effet analgésique du tramadol peut s’en voir réduit et cette combinaison augmente en outre le risque d’un syndrome sérotoninergique.
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