OPINION
Télémédecine, e-consultation, téléconsultation... Voilà des termes dont nous entendons parler depuis des années, mais qui ne se concrétisent que très peu dans la pratique quotidienne des prestataires de soins. Même le correcteur orthographique de Word considère encore la « télémédecine » comme un terme inconnu. Bien sûr, ce n’est pas la référence pour déterminer l’intérêt d’un concept, mais cela est quand même révélateur d’une certaine vérité concernant ces notions, qui, pour le dire brièvement, désignent la communication numérique interactive dans le cadre des soins de santé.
C’est une évidence, nous vivons une période très particulière. Tout ce qui était normal nous semble tout à coup nettement moins normal. Et nous voyons se produire des choses que nous connaissons par ouï-dire venant d’un passé très lointain, ou que nous n'avons vues que dans les meilleures séries de Netflix. Cela nous secoue, nous, la société et tous les processus qui déterminent le vivre ensemble. Mais nous essayons aussi d’en tirer du positif : « le Coronavirus va-t-il marquer l’avènement de la télémédecine ? »
En ce qui concerne les consultations numériques, nous constatons que la pandémie de COVID-19 a permis de faire les premiers pas dans la bonne direction. L’INAMI a mis à disposition 2 nouveaux codes de nomenclature pour les consultations qui ont lieu sans examen physique du patient. Vous pouvez trouver tous les détails dans l’article de blog « Comment gérer les consultations en tant que médecin généraliste dans le cadre du COVID-19 ? ».
Dans ce cas, il s’agit plus particulièrement de consultations téléphoniques en cas de suspicion d’infection par le coronavirus. Voilà un beau premier pas vers des contacts numériques entre patient et médecin. Espérons que cette forme de consultation semi-imposée conduira à une certaine prise de conscience des deux côtés. Médecin et patient doivent se rendre compte qu’ils ne sont plus obligés de se déplacer et d’être physiquement présents ensemble en un même lieu. C’est une utopie de penser que c’est une solution valable pour tout diagnostic, mais que se passerait-il si nous ajoutions la vidéo ?
La vidéo pourrait clairement accroître l’applicabilité des téléconsultations. Ainsi, le diagnostic ne devrait plus seulement être basé sur ce que dit le patient, mais en tant que médecin, vous auriez un contrôle visuel supplémentaire. Et cela nous rapproche encore un peu plus d’une consultation classique. Résultat : des salles d’attente moins encombrées, des moments de contact plus accessibles à tous et surtout moins de risques de contamination entre les patients, mais aussi entre le patient et le médecin.
Évidemment, tout cela ne s’applique pas à tous les types de consultations et certainement pas lorsqu’un examen physique est requis. Dans ce cas, une consultation classique reste indispensable. Espérons malgré tout que dans l’ensemble, nous pourrons poursuivre cette tendance et évoluer vers des soins de santé numériques. Précédemment, dans l’article Le client sera-t-il au cœur des soins de santé à l’avenir ?, nous avions déjà expliqué la façon dont les patients eux-mêmes considèrent les consultations numériques. Pour savoir comment commencer des consultations vidéo dans CareConnect, consultez cette page.
Un patient qui ne se rend pas physiquement à la consultation nous met face à un nouveau défi en termes de communication. L'INAMI a donc fourni un nouveau certificat, spécifiquement en fonction de la téléconsultation : « COVID-19 : Incapacité de travail pour cause de suspicion d’infection ». Cela constitue également un pas dans la bonne direction dans le domaine des soins de santé entièrement numériques.
Mais examinons cela dans le contexte plus large de ce qui précède. Quel est l’avantage de la téléconsultation si un patient doit toujours se rendre chez le médecin pour obtenir un certificat, une ordonnance ou des résultats de laboratoire ? Les téléconsultations sans communication numérique par la suite manquent leur objectif.
Outre une bonne communication avec les patients, une bonne communication entre les prestataires de soins est peut-être encore plus importante pour une prestation de soins de qualité. En particulier en période de pandémie, une communication mutuelle fluide est essentielle pour contrôler une nouvelle explosion des cas. C'est la seule façon pour les prestataires de soins de se faire une idée globale rapide et efficace de la situation en fonction de certains symptômes de la maladie.
Dans de nombreux autres domaines, nous nous y sommes déjà habitués. Désormais, cela ne nous pose plus aucun problème de recevoir par e-mail, ou mieux encore par Zoomit ou Doccle, la facture d’un fournisseur de télécoms ou notre facture d’énergie. Voilà un exemple de traitement entièrement numérique, depuis la réception jusqu’au paiement et à l’archivage. Alors pourquoi ne pas adopter le même principe dans le domaine des soins de santé ? Un portail de santé numérique permettrait au patient de consulter ses antécédents médicaux et son état de santé grâce aux informations fournies par ses prestataires de soins. Ce portail permettrait également d’assurer toute la communication entre le médecin et le patient. Ce serait une étape tout à fait logique.
Après la consultation, le médecin ajoute par voie numérique une attestation ou une prescription au dossier du patient. Ce dernier reçoit alors une notification via son smartphone signalant qu’un nouveau document est disponible sur son portail, puis commande, à l’aide de la prescription numérique obtenue, ses médicaments auprès du pharmacien. Celui-ci, à son tour, accède à la prescription du portail et livre les produits au patient. Ce n’est pas du tout un scénario de science-fiction, mais plutôt une étape logique à une époque où le commerce électronique s’impose partout.
Un processus entièrement numérique, du début à la fin, ne serait absolument pas un luxe en pleine pandémie de coronavirus. Et qui plus est, cela est parfaitement réalisable dès à présent grâce à CareConnect du côté du médecin et à Helena du côté des patients.
Nous en sommes toujours au stade de l’hypothèse et seul l’avenir pourra nous apporter une réponse. N’empêche que cela semble bel et bien probable. L’évolution que nous avons observée ces dernières semaines dans le secteur est sans précédent et laisse penser que nous sommes à la veille d’une réelle percée de la télémédecine. Nous avons vu et constatons de belles initiatives de la part du gouvernement, une prise de conscience générale des nombreux avantages, mais surtout la demande des médecins eux-mêmes.
Pour nous aussi, c’est une période qui nous met face à un défi : nous devons faire évoluer nos logiciels en un temps record pour répondre aux besoins et proposer de nouvelles fonctionnalités. Autant de petites avancées vers des soins de santé numériques et une prestation de soins encore plus fluide. Et c’est ainsi qu’ensemble, nous allons « construire les soins de santé de demain ».
Merci de prendre soin de nous ! Prenez également soin de vous !