À l'heure actuelle, le patient entend participer lui aussi à la gestion de son parcours de soins et de manière numérique de préférence. La législation relative aux pharmaciens a évolué pour répondre à cette tendance, et ce, de trois manières : avec le Plan d'action eSanté, un nouveau cadre pluriannuel et une mise à jour du code de déontologie.
Afin de garantir les meilleurs soins, la transformation numérique des soins est inévitable. Avec le plan d'action national eSanté, souvent appelé « plan eHealth », le gouvernement gère cette numérisation étape par étape depuis 2013.
Le plan d'action eSanté 2019-2021 est mis en œuvre depuis 2019, au travers de 44 projets. Trois d'entre eux s'appliquent spécifiquement aux pharmaciens : la prescription électronique, le schéma de médication et la pharmacovigilance.
Ces dernières années, la prescription traditionnelle sur papier a été progressivement remplacée par la version électronique. Depuis 2017, une prescription électronique est légalement valable et depuis 2020, son utilisation est généralement même obligatoire pour les médecins, les dentistes et les sages-femmes.
La prescription électronique est actuellement relativement bien établie. Mais il y a encore du pain sur la planche. Il est par exemple nécessaire de garantir la qualité et de généraliser l'utilisation auprès de tous les prestataires de soins. C'est pourquoi le gouvernement a défini un certain nombre d'actions concrètes. L'une d'entre elles est la dématérialisation de la prescription, c'est-à-dire rendre la prescription entièrement numérique.
Un schéma de médication reprend la médication active d'un patient et indique quand il doit prendre tel ou tel médicament. Le prescripteur et le prestataire de soins de santé concerné ont accès à ce schéma, de même que vous, pharmacien.
Un certain nombre d'étapes doivent encore être franchies en ce qui concerne ce schéma :
• encourager davantage l'utilisation des plateformes numériques pour le partage des données relatives aux médications ;
• une meilleure intégration des différentes plateformes ;
• une répartition claire des rôles entre les prestataires de soins. Qui établit le schéma : le généraliste ou le pharmacien ? Et qui peut procéder à des ajustements ?
Plus de 3 patients sur 4 considèrent la pharmacovigilance des médicaments comme l'une des tâches majeures du pharmacien. Cependant, comme un nombre croissant de médicaments sont disponibles et que de plus en plus de substances chimiques sont utilisées, il est impossible pour un pharmacien de se souvenir de tous les détails et de connaître tous les effets secondaires possibles.
C'est pourquoi le plan eHealth s’appuie sur des Decision Support Systems (DSS). Ces systèmes détectent les interactions possibles susceptibles d’entraîner des risques pour la santé, comme une interaction médicamenteuse.
Il n'existe actuellement pas d'intégration générale des DSS. Certains fournisseurs de logiciels mettent à disposition un module « pharmacovigilance ». Le gouvernement entend apporter un changement à ce niveau en introduisant une licence DDS qui serait accordée à tous les prestataires de soins de santé en Belgique.
Non seulement les souhaits du patient ont changé, mais le contexte économique dans lequel vous exercez votre métier de pharmacien a lui aussi considérablement évolué ces dernières années. Songeons à l'évolution du prix des médicaments et à l'apparition des supermarchés et des sites web pharmaceutiques. C'est pourquoi en 2017, la ministre de la Santé Maggie De Block, a élaboré, en collaboration avec les différentes organisations professionnelles, un cadre pluriannuel qui définit aussi clairement la mission des pharmaciens :
• promouvoir la santé des patients grâce à une utilisation efficace, sûre et ciblée des médicaments ;
• être une personne de confiance pour les patients : orienter les patients qui ont des problèmes de santé en les envoyant vers le professionnel de santé adéquat, les aider à reconnaître les maladies chroniques et les encourager à avoir un mode de vie sain.
Pour réaliser cet objectif, le plan pluriannuel formule différentes actions. La mesure la plus marquante est le « pharmacien de référence ». Les patients chroniques peuvent désigner un pharmacien de référence « fixe », qui les aidera en établissant un schéma de médication actualisé. En tant que pharmacien de référence, vous vous assurez que vos patients comprennent bien leur traitement.
Le code déontologique de l'Ordre des pharmaciens détermine les règles dans le cadre desquelles vous exercez votre profession. Ces règles sont régulièrement mises à jour. La mise à jour la plus récente date du 1er janvier 2020.
Le changement majeur réside sans aucun doute dans le fait que vous pouvez désormais faire de la publicité, tant pour vous-même que pour les produits que vous vendez. Et cela par le biais de différents canaux, comme les médias sociaux et les outils publicitaires tels que Google AdWords. Différentes conditions ont toutefois été fixées. Les patients et la santé publique restent la priorité et votre publicité ne peut en aucun cas affecter la crédibilité de la profession de pharmacien. Il existe des directives strictes tant pour la forme que pour le contenu.
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