S’établir en tant que dentiste indépendant : l’aspect financier
Des impôts aux mesures d’aide : le début d’une carrière de dentiste indépendant implique de nombreux investissements et aspects financiers. De quoi devez-vous tenir compte ? Voici les 4 points d’attention.
1. Impôts : en fonction de la forme juridique choisie
Si vous optez pour une entreprise unipersonnelle, vous serez soumis à l'impôt des personnes physiques. Une société en revanche sera soumise à l'impôt des sociétés.
Impôt des personnes physiques
Vous payez l'impôt des personnes physiques sur vos revenus (professionnels) nets : il s'agit de votre chiffre d'affaires annuel (la somme de vos revenus moins la TVA) duquel sont déduits vos frais professionnels. Vos revenus d'une année sont généralement imposés l'année suivante : durant l'exercice d'imposition 2021, vous payez donc des impôts sur vos revenus de 2020.
Exemple : en 2020, vous avez réalisé un chiffre d'affaires de 70.000 euros. Après avoir déduit 20.000 euros de frais professionnels et 10.250 euros de cotisations sociales (20,5 % de votre chiffre d'affaires moins les frais professionnels), vous conservez 39.750 euros de revenu imposable. Après avoir payé votre impôt des personnes physiques (12.438 euros), vous réalisez finalement un bénéfice de 27.312 euros.
Impôt des sociétés
Cette solution est parfois plus avantageuse sur le plan fiscal : alors qu’avec une entreprise unipersonnelle, vous êtes imposé sur environ la moitié de vos revenus, avec une société, vous payez toujours un forfait de 25 %. Pour les petites entreprises, un taux réduit de 20 % s'applique à la première tranche de 100.000 euros de bénéfices.
Exemple : au cours de l'exercice 2020, vous réalisez un bénéfice de 150.000 euros avec votre petite société. Vous payez 20 % sur la moitié (le taux réduit), tandis que les 50.000 euros restants sont imposés au taux normal de 25 %. Vous payez au total 32.500 euros d'impôts.
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2. Frais professionnels : il y a frais et frais…
En tant que dentiste, vous effectuez beaucoup de dépenses pour votre profession. Songeons, par exemple, au matériel médical, à l'informatique, au mobilier et à votre cabinet lui-même. Vous pouvez entrer ou « déduire » tous ces frais professionnels de vos revenus professionnels. En d'autres termes : plus vous dépensez, moins vous payez d'impôts. Pour pouvoir déduire des frais, vous devez respecter trois conditions :
- La dépense doit être liée à votre profession.
- L'objectif de votre achat est de mieux exercer votre profession.
- Vous devez pouvoir produire une pièce justificative, par exemple une facture.
Vous ne pouvez pas déduire fiscalement toutes vos dépenses en une fois. Il arrive que les achats soient des investissements : vous allez utiliser durant plusieurs années ce que vous avez acheté. Dans ce cas, vous pouvez les déclarer partiellement ou les « amortir » pendant quelques années.
D'autres dépenses ne sont que partiellement déductibles, comme les frais de voiture et de restaurant professionnels.
Enfin, vous pouvez également opter pour une déduction forfaitaire : un pourcentage de vos revenus professionnels.
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3. TVA : uniquement dans des cas exceptionnels
En tant que dentiste, vous n’êtes pas assujetti à la TVA pour les prestations qui font partie de l'exercice normal de votre profession. Si vous tirez des revenus de services non médicaux, tels que la vente de produits (fil dentaire, brosses à dents, etc.), vous devez porter la TVA en compte. Votre comptable vous aidera.
Si certains de vos services ne bénéficient pas d'une exonération de TVA, vous êtes considéré comme un assujetti mixte à la TVA. Le régime d'exonération des petites entreprises est un moyen d'éviter d'avoir à facturer la TVA dans ce cas. Toutefois, votre chiffre d'affaires annuel ne doit pas dépasser 25.000 euros (hors TVA).
4. Les mesures d’aide: un beau plus
Les autorités donnent un coup de pouce aux prestataires de soins infirmiers indépendants qui débutent. Vous pouvez ainsi bénéficier de diverses mesures d’aide.
• La cotisation INAMI annuelle vous permet de renforcer votre sécurité sociale.
• La prime télématique a été créée pour stimuler la digitalisation et elle s'élève à 800 euros par an. Consultez ici les conditions d’octroi de cette prime.
Vous l’aurez remarqué : une carrière d’indépendant implique de nombreux aspects juridiques et pratiques. Comment devenir indépendant ? Et comment choisir le bon logiciel ?
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Pour cet article de blog, nous avons collaboré avec les experts et les comptables de SBB.